La Rocaille


«- Le couvre-sol » ou « nature sauvage ».

 

Poussent spontanément sur cette partie "couvre-sol"du thym (Thymus vulgaris), excellent antiseptique, quelques euphorbes (Euphorbia: "purge dure" et de nombreux sedums. Ces toutes petites plantes, à la résistance exceptionnelle à la sécheresse, aux températures très basses ou très élevées, occupent l’espace laissé libre par les autres plantes même aux endroits où le sol se fait rare. Leurs feuilles, petites et persistantes, peuvent prendre des couleurs variées, très décoratives. Les fleurs sont en forme d’étoiles jaunes, roses ou blanches. Les propriétés médicinales des feuilles favorisent la cicatrisation des blessures, soulagent des brûlures : pour cela, il suffit d’enlever la fine pellicule de peau de la feuille et de frotter l’endroit irrité pour se trouver soulagé. Elles forment avec les affleurements du rocher, une « rocaille » du plus joli effet.

 

 Prenez le temps de les regarder !

 

Un sureau (Sambucus nigra) a grandi contre la banquette.

 

Au Moyen Age, ce petit arbuste a eu une grande importance : vomitif et laxatif, avec  une action insecticide de ses feuilles, apaisante de ses fleurs, sudorifique de ses baies. Fleurs et fruits se mangent.

Le bois de sureau avait la faculté d’éloigner le Diable et les sorciers. Il pouvait être nuisible ou bienfaisant, protecteur et porte-bonheur à condition de ne pas couper ses branches !

 

A signaler dans cet espace, 2 plantes particulièrement envahissantes :

 la première : spontanée, la psoralée bitumineuse Psoralea bituminosa ).

Son odeur, comme son nom l’indique, est proche de celle du goudron, pas très agréable donc ! On l’appelle aussi "engraisse- mouton" car elle peut servir de plante fourragère.

C’est une médicinale oubliée.

Sachez aussi qu’elle fait partie des plantes sauvages méditerranéennes les plus agréables au goût. Envie d’essayer ?

 

la seconde, la sauge candélabre (Salvia candelabrum).

Initialement plantée dans le grand parterre à l’entrée du jardin, elle s’est abondamment ressemée ici.

 

Au début de l’automne, vous verrez peut-être de belles fleurs jaunes qui ressemblent à des crocus, sans en être !! les Sternbergia lutea suivies de près par de vrais crocus cette fois, le Crocus sativus, autrement dit : le safran aux jolies fleurs couleur mauve-violet, au feuillage étroit, linéaire, vert profond, 3 étamines jaunes, 1 pistil qui se divise en 3 longs stigmates rouge sang. Une fois séchés, ce sont eux qui donnent le safran. Il faut environ 160 fleurs pour 1g de safran sec.

C’est un condiment-remède qui soigne "faiblesse d’estomac »,  "disposition à pamoison" et de nombreux autres maux dont la cataracte !

On lui accordait aussi des propriétés multiples : aphrodisiaque, stimulant tout en étant excellent sédatif, tonique gastrique et nerveux, cordial dispensateur de gaîté.

On disait d’un homme hilare qu’ "il avait dormi dans un sac de safran".

Il était également employé comme teinture, pour les tissus précieux bien sûr, étant donné son prix !!!

On le croyait doté de pouvoirs magiques.

Il y a eu des terres safranières à Saint-Jean jusqu’au XVIIème siècle.

 

Un buis (très mal en point), un myrte (très résistant), un laurier (« pas très en forme») et deux genévriers poussent péniblement dans cet espace où le rocher est présent à de nombreux endroits et la terre rare et pauvre.

 

Le buis (Buxus sempervirens) a un beau feuillage toujours vert sauf quand il est attaqué par la pyrale (et pourtant, il est toxique !)

Le XIIème siècle lui reconnaît certaines propriétés médicinales : pour Hildegarde, c’est un bon dépuratif.

On s’en sert à l’époque aussi pour faire repousser les cheveux et les teindre en jaune.

Il entre également dans le tannage des cuirs et la fabrication d’objets.

 

Le myrte (Myrtus communis) au feuillage dense et parfumé que rien n’attaque est utilisé au Moyen Age : en interne, le fruit (la myrte) soigne les bronches et les troubles digestifs ; en externe, les feuilles (bains) traitent des blessures et irritations de la peau.

 

Le laurier ( Laurus nobilis), c’est le remède universel au Moyen Age. H.de Bingen en fait une médecine souveraine, véritable panacée aux nombreux emplois souvent externes contre les migraines, les fièvres, la goutte, l’obstruction de la rate et du foie.

On l’utilise aussi pour lutter contre la chute des cheveux.

L’huile tirée des fruits est antirhumatismale et soigne les blessures.

A notre époque, le laurier est, avant tout, un aromate.

 

Le genévrier commun (Juniperus communis) est un des plus vieux remèdes européens. Tonique, digestif, diurétique, antiseptique, bon pour le foie, il est utilisé pendant les épidémies. On brûle ses rameaux dans les habitations pour assainir.

 

Du bois du genévrier oxycèdre (Juniperus  oxycedrus), encore appelé "cade",on extrait une huile antiseptique et désinfectante aux vertus cicatrisantes. La poudre de ce bois a un pouvoir bactéricide et purifiant.

On s’en sert aussi pour fabriquer différents objets.

On en accroche aux portes des maisons car il protège des sorts et envoûtements.

A signaler dans le chemin qui monte au château, entre le laurier et le câprier, la présence d’un autre genévrier, dit de Phénicie.

Alors que le ‘commun’ et le ‘cade’ ont des feuilles piquantes en aiguilles, ce Juniperus phoenicea , lui, les a en écailles.