Au centre se dresse un chèvrefeuille (Lonicera) aux fleurs rouges, jaunes et blanches en mai-juin, au parfum délicat.
Cet arbuste est lié à l’histoire malheureuse de deux couples d’amants célèbres.
Dans son Lai du Chèvrefeuille, la poétesse Marie de France (XIIème siècle) raconte les amours mythiques de Tristan et Iseut.
« Ils étaient tous deux comme le chèvrefeuille qui s’enroule autour du noisetier : quand il s’ y est enlacé et qu’il entoure la tige , ils peuvent ainsi continuer à vivre longtemps. Mais si l’ on veut ensuite les séparer, le noisetier a tôt fait de mourir, tout comme le chèvrefeuille… »
Une légende raconte qu’ un pied de chèvrefeuille aurait permis à Abélard et Héloïse, deux amants célèbres au XIIème, de se rejoindre après la mort dans la tombe .
Au pied du chèvrefeuille, du lierre (Hedera helix) pousse de façon spontanée.
Symbole de fidélité jusqu’ à la mort, il a de tout temps été connu comme remède. Au Moyen Age, on utilise ses feuilles, son bois, son écorce contre de nombreux maux. Attention ! Ses baies sont toxiques. Il était censé lutter contre les envoûtements.
Le romarin (Rosmarinus), appelé aussi « herbe des Troubadours », fut offert aux hommes par Aphrodite, la déesse grecque de l’Amour. Il symbolise donc l’amour, la fidélité et, à cause de son feuillage toujours vert, l’immortalité.
Voici une autre histoire… Cette fois, elle se termine bien.
Vers 1380, la Reine Isabelle de Hongrie, âgée de 71 ans et très fatiguée, but une préparation à base de romarin faite par un ermite qu’elle n’avait jamais vu. Elle retrouva vitalité et jeunesse à tel point que le roi de Pologne, la prenant pour une jeune fille de 17 ans, lui demanda sa main.
Cette recette de « la Reine de Hongrie », anti-rhumatismal célèbre, a changé au cours des années, d’autres plantes comme la sauge, l’origan… furent ajoutées.
En face à face se trouvent l’anaphrodisiaque rue (Ruta), « remède de bonne femme », abortive à forte dose et l’aphrodisiaque sarriette (Satureja) appelée «herbe des Satyres ». Hou !... Ah !...
Si la rue aux feuilles vert bleuté et à l’odeur « fétide » est plantée dans bon nombre de jardins d’abbaye car elle entre dans la composition des aliments et boissons des moines et religieux, la sarriette aux feuilles très aromatiques n’y a pas sa place. Vous devinez pourquoi ?
Attention ! Le contact avec la rue suivi d’une exposition au soleil peut provoquer une dermite aiguë.
Charlemagne recommande la culture de la rue, du romarin et de la sarriette.
Repérez dans le parterre les trois variétés de romarin aux feuillages et fleurs très aromatiques :
A partir de mai, rue et sarriette sont en fleur : jaune-vert et blanc.
La sarriette à la saveur piquante s’utilise en cuisine, fraîche ou sèche ainsi que les fleurs et feuilles du romarin. Elle accompagne pois, fèves, haricots… qu’elle rend plus digestes. Elle relève le lapin, l’agneau rôti, le veau braisé, les sauces, les pâtes. Son essence antiseptique la rend précieuse dans la préparation des gibiers faisandés (lièvre et marcassin en marinade). Elle parfume aussi les petits fromages de chèvre et les grillades.
Ses fleurs peuvent agrémenter une omelette.
Celles du chèvrefeuille sont comestibles si on enlève les parties vertes.
Parfumées et sucrées, elles accompagnent les salades de fruits avec raisins, pommes, poires.
On peut aussi préparer un sirop ou du sucre qu’on utilise en pâtisserie.
Allez! Essayez !...
Ne pas toucher !!!
La rue est une plante toxique qui peut provoquer des allergies de contact .