Parterre des utilitaires


 

Thymus : mastichina , longicaulis, leucotrychus , vulgaris, rotundifolia : thym

 

Salvia :officinalis, interrupta, purpurascens, icterina,lavandulifolia,albiflora,fruticosa : sauge

 

Origanum : vulgare, heracleoticum, dictamnus,microphyllum : origan

 

Iris unguicularis : iris

 

Rosa gallica : rose 

 

 

 

Dans ce parterre ont été plantées 5 variétés de thym, 7 de sauge, 4 d’origan, donc beaucoup de formes de plantes et de feuilles, des couleurs différentes, des textures et des parfums différents !

 

Certaines plantes s’étalent ou se dressent ou forment des coussins ou des boules plus ou moins prostrées. 

Les feuilles peuvent être fines, étroites, lancéolées, triangulaires, ovales ou arrondies, de couleur gris-vert ou gris-argenté, vert sombre, pourpre ou panachées de jaune.

 

 

 

Les fleurs discrètes des thyms apparaissent au début du printemps puis celles des sauges et origans ; en juin s’épanouit la rose gallique, semi-double, reine des roses médiévales et, fin novembre, les iris unguicularis qui restent fleuris jusqu’en mars. Les couleurs se mêlent allant du blanc, blanc-rosé au violet en passant par le rose : tendre, soutenu, pourpre et le bleu plus ou moins vif, le lilas clair avec, comme seul mais vif contraste, le rouge carmin, des roses.

 

 

 

 

 

Origanum dictamnus

 

Toucher laineux des feuilles de l’origan dictamnus, cotonneux de la sauge interrupta, duveteux des fleurs du thym mastichina à la forte odeur de térébinthe.

Toutes les sauges (sauf l’interrupta), tous les thyms ainsi que les origans sont très odorants, les roses très parfumées.

L’origan : remède des voies respiratoires,

le thym : prescrit pour guérir divers maux ,

la sauge : « bonne pour tout », 

avec leur action : antiseptique, antispasmodique, stimulante, stomachique, tonique sont de véritables panacées au Moyen Age.

La rose (fleurs et fruits) a une action tonique et astringente.

Charlemagne en recommandait la culture, Hildegarde de Bingen fabriquait une « poudre à respirer » à base de pétales de rose et de feuilles de sauge car « la sauge apaise et la rose réjouit ».

 

 

 

 

 

 

Fleur d’Iris – 22 février 2017

 

L’iris (rhizome) a une action cholagogue, diurétique mais, à notre connaissance, n’est pas utilisé en cuisine à l’inverse des autres plantes citées précédemment, elles, très aromatiques et mellifères.

 

Présent dans les jardins du Moyen Age, l’iris agissait, disait-on, contre les envoûtements.

 

 

 

L’iris, purificateur, l’origan, protecteur, le thym, concentré de bienfaits, la sauge, guérisseuse et la rose, au rôle ambigu, puisque symbole de l’amour divin donc de la pureté et de l’amour courtois donc !!! sont magiques et chargés de nombreux symboles.

 

Couvre-sol et banquettes .

 

 

 

Thymus : serpyllum album, ciliatus, neicefferi : thym

 

Frankenia thymifolia

 

Artemisia : lanata ,herba alba : armoise

 

Chamaemelum nobile ‘Flore Pleno’ : camomille

 

Achillea millefolium : achillée millefeuille

 

Iberis semperflorens : iberis

 

Sternbergia lutea : crocus d’automne

 

Crocus sativus : safran

 

Cistus : pulverulentus, ledon,monspeliensis, m.flavescens ‘Vicar’s Mead’ ,purpureus, skanbergii,salvifolius « Bonifacio » : ciste

 

Punica granatum : grenadier

 

Rosa canina : églantier

 

Iris : germanica , lutescens : iris , iris nain

 

Cydonia vulgaris : cognassier

 

Vitis vinifera : vigne

 

Olea europea : olivier

 

Arbutus unedo : arbousier

 

Crataegus azarolus : azérolier

 

 

 

 

 

Artemisia arborescens – 7 octobre 2006

 

Les plantes ont une grande diversité

  • De taille : elle varie en fonction de la pente, allant de 3 à 50cm, voire à 1 mètre sur les banquettes

  • De port : étalé, tapissant, très ramifié, en boule, en touffe

  •  De feuilles :

 

  • Forme : lancéolée, linéaire, effilée en rosette, finement découpée, divisée, plumeuse, aux bords ondulés, dentés

  • Couleur : argenté, gris, gris - vert, vert : frais, profond, grisâtre, très foncé

  • Texture : laineuse, duveteuse soyeuse, rugueuse, collante, avec de nombreux poils bien visibles 

                                                                     

  • De fleurs :

  • Forme : à pompons, à hampes, à petits pétales, à larges pétales

  • Couleur : blanc, rose : tendre, éclatant, violacé, mauve, mauve tendre, lilas veiné de violet, violet, jaune vif, jaune cuivré, rouge orangé, gris jaunâtre

  • Parfum :                     

  • aromatique du thym, de l’achillée, du ciste « purpureus » 

  • fortement aromatique du ciste « ledon », de la camomille au parfum de pomme 

  • remarquablement aromatique du ciste « monspeliensis » 

 

 

Certaines n’apparaissent qu’à la fin de l’été puis disparaissent : safran, crocus d’automne. Sur la banquette de gauche, entre le mur et la partie « couvre-sol » poussent les cistes, à floraison précoce pour certains, tardive pour d’autres, à grandes ou petites fleurs, du rose tendre au rouge le plus foncé et le grenadier dont les fleurs rouges oranges donnent à l’automne de gros fruits dorés au goût acidulé.

 

Les grenades sont très appréciées au Moyen Age pour leur goût et leurs vertus médicinales (vers).

 

La grenade est magique, chargée de nombreux symboles.

 

La collection de cistes s’agrandit avec un tout petit, au port très ras, celle des thyms avec trois nouvelles espèces, celle des armoises avec deux dont l’herba alba, la plus odorante de toutes. Au Maroc, on l’utilise pour aromatiser le thé dans les régions trop sèches pour cultiver la menthe.

 

Grenadier – Punica Granatum

 

29 mai 2004

 

Fleur de Safran – novembre 2003

 

Ajoutons au parfum des thyms et de l’armoise celui de la camomille aux feuilles très aromatiques et aux fleurs qui sentent la pomme. 

 

Ajoutons aussi des couleurs : un blanc pur pour l’iberis qui fleurit abondamment d’octobre à avril, un jaune vif pour les crocus d’automne et le lilas veiné de violet du safran aux stigmates d’un orange éclatant, récoltés comme épice. 

 

La couleur safran est magique, le parfum aussi qui, disait-on, procurait un sommeil profond agrémenté de rêves.

 

Autre plante aromatique de ce couvre-sol, l’achillée millefeuille aux tiges laineuses, aux feuilles plumeuses et duveteuses finement divisées qui fleurit de juin à octobre blanc, rose tendre, violet, jaune cuivré.

 

 

 

 

Achillée Millefeuilles blanche

 

29 mai 2004 La propriété essentielle de cette plante est bien indiquée par les « petits noms » qu’on lui a donnés : « herbe aux charpentiers », « herbe militaire », « herbe aux coupures », « saigne-nez ». Elle soigne les plaies, blessures, coupures, saignements et elle est aussi active fraîche que sèche, ce qui permettait de l’emporter avec soi.

 

Fleurs et feuilles se consomment.

 

Depuis très longtemps, l’achillée est considérée comme une plante aux pouvoirs magiques.

 

 

Un églantier « rosa canina » a été planté de chaque côté de la porte qui mène à la cour haute du château ainsi qu’au pied de la « tour mémoire ».

Ce « rosier des chiens », porte en mai-juin, des fleurs simples, légèrement parfumées, d’un rose plus ou moins foncé et se couvre en automne et hiver de cynorrhodons abondants rouge orangé : ils peuvent se manger crus après les premières gelées mais attention aux poils à l’intérieur ! Cuits, ils donnent des confitures, des gelées. 

 

Voici notre recette de gelée de cynorrhodons ou gratte-cul (à cause des poils à l’intérieur) pour les très courrageux

Pour les courageux ! pour 1,5kg de baies, il faut compter 2 petites heures de cueillette ….

avec des gants : l’églantier est un rosier sauvage . Gare aux épines !!!

 

Récoltez les cynorrhodons à la fin de l’automne après quelques gelées blanches : ils seront plus mous et les poils moins nocifs !

1,500kg de baies, 800 g de sucre à confiture, le jus d’un citron pour 5 pots de 25cl.

 

- Passez les fruits sous l’eau.

- Enlevez les mouches (ne prenez pas la tapette pour cela, il s’agit des parties noires de l’extrémité).

- Mettez les fruits dans une casserole à fond épais (éviter l’aluminium à cause du citron) et recouvrez d’eau.

- Portez à ébullition et laissez mijoter 15 mn tout en écrasant les fruits avec une cuillère.

- Passez le tout au moulin à légumes et recueillez le jus à travers un tamis fin ou une étamine pour éliminer les poils (sinon, vous comprendrez pourquoi on appelle ça « gratte-cul ».

- Ajoutez le sucre et le jus de citron, faites cuire jusqu’à l’obtention d’une gelée.

- Mettez en pots puis retournez-les. Laissez refroidir.

 

A signaler : ils sont extrêmement riches en vitamines C.

 

On pense qu’au temps de Charlemagne, les roses de L’Antiquité avaient été presque totalement remplacées par des roses proches de l’églantine qui serait « une rose sauvage n’ayant pas atteint son accomplissement et pourrait refléter les bons côtés de la magie à la recherche du bien !!! »

 

A droite de la tour « mémoire », la banquette était initialement plantée « d’Agave Americana ». Esthétiquement, d’un bel effet, cette plante n’entrait pas dans les critères de choix de ce jardin. Aussi, après avoir demandé conseil, pris différents avis, réfléchi, il fut décidé de les remplacer par des cognassiers.

 

Jeanne qui s’occupait alors du jardin avait repéré quelques beaux spécimens du côté de la Séranne… Ils furent transplantés ici. Vous imaginez le travail ! … Mais quelle fierté quand on vit qu’ils avaient « repris ». On guetta les premiers boutons… les premières fleurs… superbes !

Et les coings arrivent !

 

Jeanne Azema et Monique Bonafous – été 2003

Ce petit arbre fruitier aux belles fleurs simples, blanc rosé, odorantes porte à l’automne des fruits jaunes, duveteux, parfumés : les coings.

La chair a une action astringente, les graines adoucissantes.

On en faisait grand usage au Moyen Age comme anti-diarrhéique.

Ils étaient aussi utilisés et appréciés en cuisine comme accompagnement et surtout en pâtisserie.

Dans le « Ménagier de Paris » écrit vers 1393 et attribué à un bourgeois parisien qui voulait apprendre à sa jeune femme comment tenir la maison et faire la cuisine, on trouve la recette d’une sorte de pâte de coings : le cotignac.

 

Notre Recette du Cotignac pour les très gourmands

  • Lavez les coings bien mûrs, puis coupez les fruits en deux dans le sens de la longueur.

  • Enlevez les pépins et enveloppez-les dans un nouet de mousseline.

  • Débitez les demi-fruits en quartiers, puis placez-les dans une casserolle contenant 10 cl d'eau par kilo de coings. Ajoutez le nouet contenant les pépins.

  • Faites cuire doucement les fruits jusqu'à ce qu'ils puissent être défait à la fourchette.

  • Prélevez le nouet et pressez-en le contenu.

  • Réduisez en purée la chair cuite des fruits. Pesez-la et ajoutez-y 800 gr de sucre par kilo de purée.

  • Mélangez en faisant réduire jusqu'à une consistance qui ne s'étale plus lorsque vous la versez sur un surface froide (traditionnellement, dans un anneau de bois placé sur une tablette en marbre).

  • Graissez la surface froide et étalez la purée de coing en une couche d'égale épaisseur. Laissez sécher 2 à 3 jours.

  • Vous pourrez ensuite découper cette pâte en cubes réguliers que vous enroberez de sucre cristallisé.

 

 

 

A côté des cognassiers : une vigne et au pied : un olivier, certainement avec les céréales, deux des cultures les plus anciennes de l’homme en climat méditerranéen, vraisemblablement d’abord récoltés à l’état sauvage puis cultivés.

 

Charlemagne recommande la culture de la vigne « Vitis ».

 

Beaucoup des recettes d’Hildegarde de Bingen sont à base de vin : elle le considère « comme un aliment équilibrant et bienfaisant, à préférer à l’eau en cas d’indisposition ! »

 

A l’époque, l’eau est souvent polluée et le vin moins alcoolisé que maintenant (6 à 8°). Ses vertus thérapeutiques sont nombreuses si on le consomme avec modération.

 

 

 

On l’utilise pour cuire : potages, viandes, volailles et pour préparer les sauces.

 

Est également employé le verjus, jus de raisins cueillis verts.

 

 

Olivier – avril 2004

 

 

 

Les raisins secs se retrouvent dans les pains, gâteaux et plats cuisinés. 

 

 

 

Alimentaire et médicinal, le vin est aussi chargé de symboles : pour les Chrétiens, il représente le sang du Christ.

 

L’olivier est l’arbre méditerranéen par excellence, le plus précieux du Midi.

 

Lui aussi symbolique, aux Chrétiens particulièrement, puisque c’est une colombe envoyée par Dieu avec, dans son bec, un rameau d’olivier qui vient annoncer à Noé que le déluge, c’est terminé !

 

De part et d’autre de la porte d’entrée du jardin, deux arbres originaires du Bassin Méditerranéen, aux fruits un peu curieux mais comestibles : un arbousier, encore appelé « Arbre aux fraises » et un azérolier, aubépine méridionale.

 

 

 

Le premier, étonnant avec ses feuilles épaisses toujours vertes, porte, d’octobre à janvier, clochettes blanches et fruits rouges ! En effet, les fleurs apparaissent quand les arbouses de l’année précédente sont mûres. Les amateurs de ces fruits ne sont pas très nombreux. Le nom latin est : « Arbutus  unedo », unedo se traduisant par « je n’en mange qu’une » = une seule est suffisante ! … Néanmoins, certains les mangent crues : elles ont un goût fade et des grains nombreux. D’autres les cuisent dans du sucre et en font des confitures.

 

Les feuilles ont une action astringente et diurétique.

 

Chez les Anciens, cet arbre était lié à la mort et à l’immortalité.

 

 

 

Quant à l’azérolier, les belles petites fleurs du printemps deviennent des azéroles, encore appelées « pommettes » : avec la pulpe au goût de prune un peu acide, on fait des confitures et des gelées.

 

Les fleurs et feuilles exercent un effet tonique sur le cœur et ont une action sédative, les fruits astringente, anti-diarrhéique et les graines diurétique.

 

 

 

Vous connaissez maintenant les plantes choisies, le pourquoi et leur agencement dans les différents parterres.

 

Mais il faut avouer que tout ne s’est pas toujours déroulé comme prévu.

 

Certaines plantes ont végété, ne se plaisant pas à l’endroit qui leur était réservé ou au contraire sont allées « coloniser » des espaces qui, au départ, ne leur étaient pas destinés. Beaucoup sont maintenant vieillissantes, normal, puisque ce jardin a une quinzaine d’années et que certaines espèces plantées vieillissent mal, donnant beaucoup de bois même si on les taille régulièrement.

 

Voulant favoriser la multiplicité des formes, couleurs, parfums, on a été amené à multiplier les variétés d’une espèce, créant ainsi des collections intéressantes de thyms, sauges, romarins, armoises, lavandes, santolines, cistes. Mais elles n’ont pas évolué de façon identique, se développant plus ou moins, souffrant plus ou moins, résistant plus ou moins, certaines allant jusqu’à disparaître totalement alors que d’autres se ressemaient abondamment.